Le temps est bon et prolifique pour le désormais célèbre – et toujours plus talentueux – Degiheugi, chercheur d’or de sillons savoureux, amateur invétéré de plaisirs simples et groovy, beatmaker des grands espaces de Mayenne et au-delà. En juin dernier, Degi, pour les intimes, a bien honoré son morceau phare, « Le temps est bon » – hymne au bonheur de l’instant et au goût du temps qui passe -, via une salve de remixs collectés dans un EP limité.
Mais revenons à son dernier et 7e album. Toujours décomplexé, bienheureux et paré à faire danser les cœurs et les corps, le son de ce nouvel LP ne trahit pas son essence, ce qui fait qu’on aime ces chansons généreuses, enluminures analogiques à rêver mille et une nuits. Baptisé Bagatelle, pour souligner cette marque de fabrique artisanale et minutieuse d’un hip hop langoureux et léger, ce carnet de voyage consigne rencontres mémorables (Chill Bump, Astrid Van Peeterssen, Devi Reed), dialogues incandescents et mimétisme samplé, espoirs ou regrets.
À l’image de ce disque plus qu’attachant, soulignons la collaboration de Dulk qui signe l’artwork de la pochette, tableau romantique et fantastique d’une Bagatelle qu’il serait coupable de prendre à la légère.