Et voilà le troisième opus de Bajka, à coup sûr le plus abouti !
Plus que jamais chez cette fanfare « tzigano-klezmer », les titres « rythmés » invitent à la danse. Sûrement parce que l’énergie et l’humeur que dégage ce groupe sur scène y sont bien restituées (ce qui était malheureusement moins le cas sur les précédents albums). L’introduction du chant dans les compositions de nos cinq lascars n’est pas non plus pour rien dans l’atmosphère chaleureuse du disque : ça sonne fichtrement authentique, crénom ! (vous êtes absolument certains qu’ils sont mayennais ces gadji-là ?).
Mais l’autre aspect de Za Vitsa ! (« allons-y ! Ensemble ! » en rom), c’est ces marches lascives remarquablement orchestrées qui alternent et contrastent avec les ambiances festives. Le lyrisme y est digne de celui du maître Kusturicien (à moins que le leur ne soit Bregovicien ?) : mariages harmonieux des couleurs de chaque instrument, ouvertures éclatantes de saxophone soprano ou de trompette, solos endiablés et croisés (y compris de tuba).
Et oui cher Tranzistorien, Bajka ne s’adonne pas au joyeux cliché du Rabbi Jacob. Ils te feront certes danser, mais sache que la minute d’après tu pourras frissonner, ému par la beauté d’une marche funèbre juive.
Y a pas à dire, ils sont bons, et c’est rien à côté de la scène !