« La plus belle église de l’ouest de la France » – selon les dires des architectes spécialistes du domaine – méritait bien un festival. Pour valoriser ce site exceptionnel qu’est la basilique d’Évron, Emmanuel d’Erceville souhaitait imaginer un événement pouvant offrir « une expérience qui soit autrement plus vivante et sensible qu’une simple visite guidée ». La vocation de l’édifice, conçu pour sublimer le chant, a dicté naturellement au directeur du service patrimoine des Coëvrons le choix d’y organiser un festival d’arts sacrés, « son bébé », qui fêtera cette année ses 16 printemps.
Six jours, du 6 au 11 juillet, de concerts de haute tenue avec des pointures de musique baroque, médiévale ou du monde. « La facilité aurait été de proposer uniquement du chant grégorien, mais nous souhaitions promouvoir la diversité de ces musiques, leur ouverture sur le monde et leur caractère très vivant ». Depuis quelques années, le programme du festival répond à une thématique, un fil rouge qui invite les artistes à proposer un concert spécifique, s’inscrivant dans ladite thématique – cette année, la métamorphose. Cela confère aux concerts une dimension inédite, et au festival un rôle d’incubateur, que vient prolonger la résidence de création accueillant chaque année un artiste. Cette édition, c’est Françoise Atlan, grande spécialiste du chant arabo-andalou, qui en bénéficiera, après un premier passage à Évron l’an passé. Nombre de musiciens nouent ainsi des affinités avec le festival. Une fidélité dont le public témoigne aussi. 1 700 spectateurs répondent présents chaque année. Cette nouvelle édition ne devrait pas les décevoir, conviant notamment Lévon Minassian, exceptionnel joueur de doudouk arménien ou le chœur du Clare College de Cambrigde, 30 chanteurs de 16 à 20 ans, qui tournent à l’international mais se produisent très rarement en France.