Alexandre Gosse, pianiste et prof de jazz au conservatoire de Laval s’associe à Claude Tchamitchian, compositeur et contrebassiste jazz de renom pour revisiter le répertoire de son quartet Ways Out. Une création inédite, associant près de quatre-vingt musiciens et élèves du conservatoire, à découvrir le 24 avril au Théâtre de Laval.

Comment est né ce projet ?

Au printemps 2013, épuisé par une année particulièrement dense, j’ai été amené à repenser mon équilibre de vie. Professionnellement, la réponse était « remplacer moult projets ponctuels par un projet ambitieux inscrit dans le temps ». Là, la figure de Claude Tchamitchian s’est rapidement imposée.
Claude est un artiste que j’allais régulièrement voir en concert à une époque déterminante de ma vie de jeune musicien. Sa musique, son phrasé m’ont nourri, ont contribué à élargir considérablement ce que je savais aimer.
Ces artistes qui vous marquent ainsi, vous les portez en vous toute votre vie. Et pour la plupart, ils ne le sauront jamais. Il y avait peut-être là matière à conjurer le sort de belle manière. Ma fatigue, magnanime, m’a alors dit « bon, allez, d’accord. Mais prends ton temps ! »

Ce projet rassemble de nombreux musiciens. Qui retrouvera-t-on sur scène le 24 avril ?

Cette expérience, je voulais la partager avec un maximum de monde. Or du monde et de l’envie, ce n’est pas ce qui manque au conservatoire. Après discussion avec Claude d’un côté et mes collègues de l’autre, nous avons imaginé la formation la plus pertinente et raisonnablement ambitieuse possible.
Pour Ways Out, Claude Tchamitchian s’est entouré des éminents Régis Huby, Rémi Charmasson et Christophe Marguet.
Ils seront donc pour l’occasion escortés par un orchestre d’harmonie, un orchestre à cordes, quelques percussionnistes mobiles, un « traiteur de son » immobile et une poignée d’improvisateurs. Et tout ce beau monde sous la direction impériale d’Eric Pinson.

Comment s’est organisé le travail de création, les répétitions, etc. ?

Au premier jour, j’ai parlé à Claude de ce que sa musique m’inspirait comme déclinaisons orchestrales. Je suis reparti avec une tonne de partitions à découvrir. Pendant un an, j’ai écrit les arrangements puis ensemble nous les affinions.
Depuis septembre 2014, ce sont les élèves qui travaillent. Claude est venu en novembre pour un week-end de rencontre. Il revient suivre l’avancement régulièrement. Nous finalisons ce beau chantier par quatre jours de résidence du 21 au 24 avril au Théâtre avec Ways Out.

Ce projet aura-t-il une suite, après le 24 avril ?

Oui, mais avec un quartet d’élèves préprofessionnels pour remplacer Ways Out. Nous présenterons ce répertoire au festival des Ateliers jazz de Meslay-Grez puis de nouveau à Laval, mi-juin, à l’occasion du « Jour le plus fou ».
Et plus personnellement, la suite logique de ces heures de complicité artistique avec Claude, eh bien nous aurons l’occasion de vous la présenter sur scène, avec un beau casting, à partir de la saison prochaine. Un disque live suivra.