Une porte de sortie. La musique, le cinéma puis ensuite la littérature (il ne commencera à écrire qu’à 25 ans) fournirent à Charles Robinson une issue pour s’extraire d’un monde, d’une « façon de vivre » qui ne le lui convenaient pas. Après 10 années passées à essuyer des refus (qui ne le pousseront pas à abandonner ou à se conformer à l’air du temps, mais bien au contraire à aiguiser encore davantage le tranchant de son verbe et la singularité de son identité d’écrivain), il publiera en 2008 son premier roman, Génie du proxénétisme. Suivront ensuite Dans les cités et Fabrication de la guerre civile, également parus aux éditions du Seuil. Un diptyque dont le réalisme implacable (étayé par une enquête dans les cités HLM « de près de 7 ans ») se mêle d’une étrangeté « hallucinatoire », entre cartoon délirant et cauchemar bizarre (noms de personnage extravagants, situations irréelles, narration éclatée…). D’abord désarçonné, le lecteur se laisse peu à peu happer par la force d’immersion, la puissance narrative et la richesse foisonnante de ce récit où se croisent sur plus de 1300 pages les trajectoires de près de 100 personnages.

Accueilli en résidence en Mayenne par Lecture en tête de janvier à juin 2018, Charles Robinson explose les cadres et emmène l’expérience littéraire bien au-delà de l’acte d’écrire, multipliant les performances dansées ou musicales, randonnées-lectures, vrais-faux castings… Rencontre avec un écrivain prolixe, au verbe clair et à la pensée éclairante lorsqu’il parle du métier d’écrire, de la façon dont naît un livre ou des réalités concrètes d’un romancier qui vit de sa plume.

 

Playliste :
1- My Bloody Valentine – Instrumental no. 1
2- Jeanne Lee with Ran Blake – Summertime
3- John Oswald – 7th (Plunderphonics)
4- Sainkho Namtchylak – Sakramento
5- Robinson/Cloup – 501

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