Pour fêter sa dernière émission de la saison, Tranzistor accueille, dans le magnifique Théâtre des Ursulines à Château-Gontier, le tandem Bretelle & Garance qui célèbre son vingtième anniversaire ! C’est la teuf aussi pour les rockeurs de Genuine Leather, qui fêtent la sortie de leur premier ep. Quant au trublion Michel Hubert, sa techno-tonique décalée a mis tout le monde d’accord sur le dancefloor !
Waouh 20 ans ! 20 ans que ces deux-là unissent leur voix. 20 ans que ce tandem, qui n’aime rien tant que partir en tournée à vélo, trace sa route d’un joyeux coup de pédale, poétique et mutin. Sa belle et rare longévité, le duo Bretelle & Garance la doit sans doute au fait qu’il forme un couple à la ville comme à la scène.
Mais il faut y voir aussi et surtout la capacité du binôme à se renouveler, son art de cultiver le contre-pied, son appétit pour embrasser de nouvelles voies, et explorer d’inédits chemins de traverse. « Il faut que cela reste vivant. Et être vigilant quant au plaisir qu’on a à faire les choses. Si on s’ennuie ou qu’on commence à faire les choses machinalement, c’est sans doute qu’il faut changer de voie », témoigne Vincent. Loin de la gouaille et des flonflons en mode guinguette de leurs débuts, la chanson « post réaliste » de Lise et Vincent n’a cessé de muer, passant des bidouilles electro bricolo de l’album Folie douce et mèche électrique à l’épure du répertoire de Tout ce qu’on a, chanté quasi a capella.
Au fil des années et des disques, le duo s’est inventé son propre style, s’est taillé son costard sur-mesure, où les mots fleuris et profondément légers de Lise se mêlent aux broderies musicales à la fois fragiles et audacieuses de Vincent, jonglant entre trompette, accordéon et autres drôles de percussions de son invention.
Une constante, qui fait leur marque de fabrique, demeure depuis 2004, et s’est encore vérifiée sur la scène du Carré : en concert, leurs chansons prennent une dimension scénique et théâtrale. Paroles et mélodies s’incarnent dans leurs corps et leurs gestes, toujours en mouvement, en interaction… Cachés derrière leur personnage, complices et espiègles, ils se lâchent, osent, se fichent pas mal du format couplet-refrain, et affiche une liberté, hors des codes et de clous, qui fait un bien fou !
Les codes du rock’n’roll, les trois compères de Genuine Leather les connaissent par cœur. Bercés au (gros) son de Led Zeppelin, Jimi Hendrix ou AC/DC, que leurs darons écoutaient en boucle, ils ont intégré et digéré mille influences pour mitonner leur heavy rock bouillant, mixant riffs blues rugueux à la Black Keys, vapeurs psychés sixties et efficacité punk-rock, surmonté d’une pointe de hargne en mode Last Train.
Bien secoué, leur cocktail on the rock(s) se déguste de préférence en live. Sur la scène des Ursulines, le power trio, les pieds bien ancrés dans le sol, déploie un son massif, puissant et tellurique. Engagé et physique, Alex, à la batterie, tape fort sur ses fûts. Très présente, la basse de Théo s’autorise de belles envolées mélodiques. Ultra efficace et en place, la paire rythmique vient parfaitement soutenir la Gibson SG de Louis, débitant des gros riffs de gratte furieux, baveux et granuleux à souhait, piqués de solos aussi jouissifs que concis. Comme en écho aux textures distordues et bluesy de la six-cordes, la voix du guitariste se pare d’un grain, d’une saturation naturelle, qui évoque parfois le chant douloureux de Kurt Cobain. Surprise : parfois sa voix monte dans les aigus, adoptant une douceur aussi inattendue que bienvenue.
Ne remontant certes pas à 20 ans, l’histoire de Genuine Leather (officiellement actif depuis 2023) a démarré à la fin des années 2010, suite à la séparation du groupe Phoebus, dans lequel officiaient Louis et Alex. Depuis, les deux potes de lycée, rejoints par Théo, ont pris le temps de peaufiner leurs chansons, bénéficiant des conseils avisés du tonton rockeur David « Tess » Tessier. Enregistré à Laval d’une main de maître par le talentueux Amaury Sauvé, leur premier ep, prévu pour le 30 juin, restitue parfaitement l’énergie, vibrante et électrique, du trio en live. (Bien) nommé Healing (guérison en anglais), ce premier disque, vrai remède à la mélancolie, ferait headbanger un éléphant paralytique !
Ne vous fiez pas à son nom de boomer sur le retour, Michel Hubert serait lui aussi capable de mettre un Ephad entier sur le dancefloor ! Plus habitué à ambiancer les fêtards en fin de festoche, il a su mettre dans sa poche le public, pourtant confortablement assis (une première pour lui), de l’émission Tranzistor.
Installé en Mayenne depuis un an, ce Normand, aussi fan de gags que fou de beats électros, a inventé un concept bien à lui. Dans ses performances comico-techno, le presque trentenaire, avec ses faux airs de Freddie Mercury, campe un personnage (mais peut-être est-ce véritablement lui ?) de DJ ringard et hilarant, mi-musicien électro mégalo façon David Guetta, mi-moniteur de salle de gym survolté. Vêtu d’un éclatant jogging blanc et coiffé d’un seyant bandeau de tennis, il frise sans cesse le ridicule, sans jamais y tomber. Résultat : on se marre durant tout son set, dont on ressort les zygomatiques en feu !
Servant ici un verre de mousseux aux spectateurs ou offrant là une coupe de cheveux gratuite, il déploie une énergie dingue. Un grand sourire aux lèvres, il prend visiblement beaucoup de plaisir à dérouler son show, parfaitement rodé et rythmé, à coup de fumigènes et de feux d’artifice cheaps.
« Quand j’étais gosse, j’adorais faire des spectacles dans mon jardin », se souvient-il. 20 ans après, rien n’a changé. Une étincelle dans les yeux, Michel Hubert continue d’entrainer le public dans ses délires avec un enthousiasme contagieux. C’est juste la taille du jardin qui a changé ! Accompagné par différentes salles de concerts en Normandie, puis repéré par L productions, qui fait tourner M ou Jean-Louis Aubert, notre joyeux huluberlu compte déjà son actif quelques beaux concerts dans des salles ou festivals renommés.
Artiste associé pour deux ans à la salle de concerts lavalloise Le 6par4, Michel Hubert démarre en juin une tournée des festivals, qui l’emmènera dans toute la France, des Francofolies du Luxembourg au festival de Bobital en passant par Terres du Son à Tours. Michel Hubert président !
Une émission proposée par Mayenne Culture, en partenariat avec Le Carré, scène nationale, L’Autre radio et L’Œil Mécanique.
Chaque premier jeudi du mois à 21h sur L’autre radio, Tranzistor l’émission accueille un acteur de la culture en Mayenne : artiste, programmateur, organisateur de spectacle… Trois fois par an, Tranzistor part en « live » pour une émission en public. Au programme : interviews et concerts avec deux ou trois artistes en pleine actualité.
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