L’« émissaire » nous dit Larousse, c’est « celui qui est chargé d’une mission ». S’il en est une qui sied à merveille à notre cher Émissaire, c’est bien celle de chanter la vie, dans toute sa fragilité, avec son lot de souffrance et de doute. Ce premier EP, c’est une ode à l’affect, un rappel au monde que l’émotion est au cœur même de la création musicale. Tendrement folk, ces quatre chansons sauront séduire les amateurs de guitares pures et de voix séraphiques. Impeccablement captées par les micros de Corentin Visse et Hugo Mas au Studio Fond d’Placard, elles nous entraînent dans un monde empli d’une mélancolie et d’une tendresse rare. Cette mélancolie, c’est un peu celle de la saudade portugaise. Celle du temps qui passe inexorablement. Celle des voyages sans but hormis bien sûr celui de se trouver soi-même. Celle des soifs de liberté éternelles et voraces. Celle des « un jour viendra ».

À l’écoute d’Émissaire, on se sent l’âme vagabonde et poète, comme porté par le courant d’une fraîche rivière, flottant heureux et libre sur l’onde jolie. Ah ! L’on se sent vivant ! Douce mélancolie que celle d’Émissaire.