Autour du patron, Xavier Margogne, unique membre originel des Fils Canouche, s’est aujourd’hui constitué un quartet de premier ordre sur le plan régional, voire national. Affranchis des codes du swing manouche djangomaniaque, les quatre gredins trafiquent un jazz (?) hors frontières, fertile et explorateur, sans se départir de ce sens inné de la mélodie et de la fête qui fait leur identité.

Avec La fasciculation, 4e album du groupe, on se laisse envoûter par de belles envolées lyriques, où s’entremêlent bossa nova, rumba et tango langoureux, tandis qu’en arrière-plan planent des airs tsiganes. Propulsés par une solide rythmique guitare-contrebasse (boostée en mode gros son), accordéon, clarinette basse et saxophone virevoltent en virtuose, rejoints sur deux titres par l’as de la « six cordes » Olivier Kikteff, échappé des Doigts de l’homme.

Cinématographiques et narratives, ces dix compos scénarisées au cordeau nous entraînent au beau milieu d’un bal musette des années 50 ou d’un court métrage de Charlie Chaplin, tant ici l’humour filtre partout. Le pied prend rapidement la mesure et tout le corps s’anime au rythme de cette « pompe sauvage » aspiratrice, qui donne envie de s’initier fissa au tango, paso doble et autre cha-cha-cha.