Ambiance cosy pour cette première à Château-Gontier en collaboration avec Le Carré, dans la pénombre accueillante de l’ex-cinéma Le Rex et ses confortables fauteuils de velours rouge.
Idéal pour emprunter les « chemins perdus » du dernier EP de Seb Zerah, The lost ways, marqué par les thématiques de l’absence et du souvenir, et la figure tutélaire d’Elliott Smith. Sur scène, la main sûre et le chant clair, le folksinger solitaire confirme son talent de fin mélodiste et de songwriter hors pair.
Ciel bas, nuages menaçants, montagnes russes et plages désertes, puis soudains chaos électriques… Le décor sonore planté par Mont Dérive est pour le moins tourmenté. On ferme les yeux pour plonger dans un film noir, mis en scène d’une main de maître par le jeune duo qui s’active dans l’ombre, entouré de guitares, percussions, claviers et pédales en tous genres.
Western moderne pour terminer cette émission, avec les cowboys-playboys de Rotters Damn, qui présentaient en avant-première leur premier album. Loin des balades folk insouciantes, leurs nouvelles chansons sont traversées par une inquiétude sourde, une envie d’en découdre et une énergie vitale débordante. Hormis la lumineuse – et excellente – « Dig », le son (et le ton) est puissant, violent même. « Peak & valleys », « We won’t fall » semblent se frotter, se confronter frontalement avec l’âpreté, la dureté dont se revêt parfois la vie. Morceau d’anthologie – où, belle surprise, Timothée clame sa fièvre en français -, « Down the line » achève de nous convaincre : les Rotters Damn nous font toujours dresser les poils, et passent haut la main l’épreuve difficile du premier album.

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