Après un premier album remarqué en 2013, Je n’y suis pour rien, Adone Ipy, alias Florian Bézier, revient sur le devant de la scène avec Les yeux ouverts. Comme quoi ce jeune ­auteur-compositeur-interprète originaire de ­Cossé-le-Vivien n’y était pas vraiment pour rien…
Accompagné par Nicolas Roche, qui fait joliment vibrer sa contrebasse sur l’intro de « Que des mots », Martin Aubin à la batterie et David Painequin à la guitare électrique, le chanteur guitariste livre un 2e album de bonne facture, mêlant sonorités folk-rock et chanson française. À la croisée des chemins entre ­Mickey3D et Dominique A, les inspirations de l’artiste foisonnent, entre ironie caustique, pensées quasi métaphysiques ou mélancolie passagère. Comme chez Goldman, ici « Les dimanches matins » ne servent à rien, tandis qu’au détour d’un swing parlé façon Sanseverino, un sarcasme, qui frise la désillusion, se fait sentir. Rappelant tantôt Renaud, tantôt Higelin, son ton gouailleur et son regard décalé sur la société font d’Adone Ipy l’un de ces chanteurs engagés en quête de sens, qui cherchent à ouvrir les yeux mais aussi leur voix. On suit… les yeux fermés !