Dernier round. C’est officiel. Baxteroïde raccroche les gants. Après 18 ans passés sur le ring du rap game, où sa passion, sa hargne, son fighting spirit et son punch lyrical ne lui ont jamais fait défaut… Une constance rare et louable dans le paysage, plutôt aride, d’un rap made in 53 qu’il aura marqué de son style dès la fin des années 90, avec ses homies du groupe West Sound. Depuis, franchise frontale et sincérité tranchante, le MC boxe à visage découvert sur ses disques solo.
Dans ce 3e et ultime album dont il signe toutes les instrus (qui fleurent bon le rap old school), il martèle ses thèmes favoris : directs du droite et du gauche à l’encontre du « système » et des « politocards », punchingballs préférés des rappeurs ; crochets plein d’autodérision pour son quotidien (sa femme n’aime toujours pas le rap…), et uppercuts dans la face du hip hop bling, complètement dévoyé de ses origines underground et contestataires. Sur ce « poing » d’ailleurs, prix spécial du jury pour le titre « Parfois, je voudrais qu’il meurt », servi par une instru qui tabasse et les punchlines incisives du fidèle sparring-partner Black Sad. Avant de rendre les armes, Baxter réunit ses potes de West Sound pour un dernier match, puis tire le bilan de ces 18 années, animées d’abord par le plaisir et l’amour du hip hop, en jurant qu’il signe là ses dernières rimes. On le soupçonne pourtant de ne pas pouvoir s’empêcher longtemps de décrocher des alexandrins assassins dans le silence des vestiaires.