Il y a des chroniques qui s’écrivent toutes seules, tellement le disque est bon. C’est le cas de celui de Birds in row. Parfaitement enregistré (par Amaury Sauvé) et mixé (par Sylvain Biguet), ce premier album est positivement exceptionnel, digne des références Modern Life is war, Defeater ou Converge. Un hardcore brut, aux titres courts mais variés et remplis d’émotions. Les influences sont bien mieux digérées que sur les précédents disques des Lavallois, qui affirment leur style, s’essayant même à quelques expérimentations, comme ce passage rappé ouvrant « Cold War Everyday ». Les ambiances sont plus nuancées et très justes, titillant là où ça fait du bien. Plus mélodique aussi, cet album est sans doute plus accessible (même ma mère a apprécié, c’est dire !). « Police & thieves » (non, ça n’est pas une reprise du cover des Clash), mon titre préféré, part d’un riff déchirant qui gratte les cordes sensibles et colle vite le frisson : en deux minutes, la mélancolie s’installe et laisse le crépusculaire « Lovers have their say » conclure l’album sur un long mais illusoire retour au calme.
La lecture des paroles confirme que l’optimisme et la sérénité sont ici totalement absents : l’enchaînement des titres ressemble à une liste des horreurs créées par la société pour aliéner notre humanité. Un leitmotiv clamé par le groupe depuis sa création, il y a trois ans.
Avec ce disque, Birds in row s’impose comme une nouvelle référence de la scène hardcore. Leur musique pourrait bien inspirer des jeunes kids à travers le monde, et je parie qu’on verra fleurir d’ici quelques années des groupes qui s’inspireront de leur style. Avant, comme leur modèle, de voler de leurs propres ailes.