C’est sans doute là qu’on a le popotin le mieux assis en Mayenne. Achevé en 1999, le magnifique Théâtre des Ursulines à Château-Gontier fête ses 20 ans ! Le Carré, scène nationale, qui exploite le lieu, convie pour cet anniversaire un invité de marque. Avant d’entamer une tournée marathon, Étienne Saglio y présente les 15 et 16 novembre sa dernière création, Le bruit des loups. L’artiste rennais, dont les spectacles conjuguent beauté plastique, fulgurances poétiques et illusions bluffantes, s’est imposé en 10 ans comme une référence incontournable dans le domaine de la magie nouvelle.
Breton, le jongleur et magicien a plus qu’un pied dans le 5.3 : il a implanté son camp de base dans l’agglo lavalloise. Un entrepôt de 400 m2, lieu de construction et de stockage de décors, royaume du Lavallois Simon Maurice. Régisseur plateau et constructeur en chef d’Étienne Saglio, il est l’un de ses proches collaborateurs depuis 2013. « Je bricole des trucs depuis que je suis tout petit, sourit ce rêveur aux mains d’or. Aujourd’hui, c’est devenu mon travail ». Autodidacte, il apprend les bases du métier de régisseur au… Théâtre des Ursulines, avant de partir trois ans en tournée avec la grande chorégraphe américaine Carolyn Carlson, dont il réalisera la scénographie de l’ultime spectacle.
Depuis deux ans, Simon travaille avec Étienne Saglio à plein temps. Les esquisses du Bruit des loups, ils les ont tracés ensemble. « Étienne me dit par exemple : j’ai envie de faire voler un oiseau ou de faire disparaître un objet dans le sol. À moi de trouver les machineries et solutions techniques pour que cela soit faisable et invisible. Parfois, je passe plusieurs jours pour trouver une solution qu’au final personne ne décèlera ».
Mobilisant une équipe de 13 personnes sur la route, ce nouveau spectacle requiert une scénographie qui entre tout juste dans un semi-remorque. Un casse-tête, qui constitue d’ailleurs le job de ­Yohann Nayet, régisseur général de la compagnie et autre Mayennais de l’équipe avec Camille Cotineau, régisseur vidéo. « Ce spectacle, c’est un truc de dingue, qui nous a tous dépassés, raconte Simon. Même sur des grandes scènes comme celles des Ursulines, on devra faire rentrer la scéno au chausse-pied ». Le public aussi devrait être serré, la billetterie annonçant déjà quasi-complet fin septembre. Avis à ceux qui le rateront, Le Bruit des loups passe aussi par Le Mans et Rennes début 2020.