Après la sortie de leur premier maxi en 2003, voici enfin le premier album de Dadja. Composé de 10 chansons, ce disque est marqué par le virage rock pris par le quatuor Mayennais. Bien sûr, on y retrouve toujours cette base reggae qui fait l’identité de Dadja, mais désormais c’est l’esprit rock qui prédomine. Dès l’introduction du premier morceau, on se laisse surprendre par un changement d’ambiance inattendu, mené par un solo de gratte bien ficelé. Et c’est cet esprit, entre breaks surprenants et virages non indiqués, que l’on retrouve sur la plupart des titres, combinant rock recherché et reggae posé.
On découvre aussi au fil de l’écoute des passages plus planants, parfois jazzy, pour certains proches du dub comme sur « Embarqué » ou « Lobe Session ». Ce dernier morceau, instrumental et niché au coeur du disque, fait parler de manière éloquente la technicité des quatre compères. Quant aux mordus de rythmes plus soutenus, n’ayez crainte, Dadja a aussi pensé à vous avec les morceaux ska « Trèves » ou « Nos mains liées ». Cette chanson nous fait la bonne surprise de convier une section cuivre avec sax et trompette. Et on se plaît à imaginer un jour ces deux invités sur scène avec la troupe (qui sait ?). Un morceau acoustique aux réminiscences bossa conclut ces 43 minutes de bien belle façon. Groupe « à message » et qui le revendique, Dadja rappelle à notre mémoire trop souvent défaillante le spectre du 21 avril, dénonce la manipulation de la télé, les méfaits de l’alcool, sans renoncer à la recherche d’un possible espoir dans ce monde…
Pour les amoureux de reggae et de rock avec des solos bien énervés ou plus tranquilles, et à conseiller à tout ceux pour qui la surprise est synonyme de plaisir…