Le 7 février à Saint-Berthevin, la compagnie Hic & Nunc propose le concert Urbi & Orbi, rencontre inédite entre maîtres du chant diphonique mongol et un ensemble de musiciens issus du jazz ou du classique…
Présentation par le compositeur et guitariste Pierrick Lefranc, initiateur du projet.

La compagnie Hic & Nunc, quezako ?

Hic & Nunc est une compagnie implantée en Sarthe et en Mayenne. Elle réunit aujourd’hui Alexandre Gosse et moi-même. Nous sommes tous les deux profs de jazz au conservatoire de Laval, et nous menons tous les deux des projets artistiques avec des objectifs proches. Autant unir nos forces !
Musiciens de jazz de formation, nous avons pris acte de l’actuelle porosité entre les styles musicaux, où les rencontres sont l’occasion, au-delà d’un métissage musical, de la création d’univers musicaux à part entière. Chaque nouveau projet est prétexte à une nouvelle expérience humaine et musicale. Volonté d’échange donc mais également de transmission, avec le désir de mener de front créations et actions pédagogiques.

Comment est né le projet « Urbi & Orbi, d’ici à la Mongolie » ?

Suite à ma découverte du chant diphonique au cours d’une session d’improvisation avec des musiciens français, j’ai été saisi par le potentiel expressif de cette technique vocale, et impressionné par sa dimension tellurique. Très vite j’ai souhaité associer des chanteurs diphoniques à un ensemble de musiciens avec lesquels j’avais déjà travaillé, tantôt issus du classique, du tango, du jazz ou des musiques improvisées. La rencontre avec Johanni Curtet, doctorant en ethnomusicologie et spécialiste reconnu du « Xoomij », m’a permis de travailler avec Tserendavaa et Tsogtgerel, deux maîtres de l’Altaï Mongol.

N’était-il pas paradoxal, dans le cadre d’une composition musicale écrite, de travailler avec des musiciens de tradition orale ?

Après divers essais, il s’est avéré possible, en se limitant à des échelles pentatoniques, d’écrire des lignes mélodiques susceptibles d’être exécutées par les chanteurs au même titre qu’un soliste dans nos traditions de musiques écrites. Il s’agissait de rendre compte des possibilités qu’offrait le chant diphonique et de mettre en évidence toute la richesse de ces sons évoquant la nature et les éléments. Pour nous, il était exclu de reprendre leur répertoire traditionnel et de le réarranger avec des instruments occidentaux. Il ne s’agissait pas de juxtaposer des cultures, mais bien d’être dans une démarche de création musicale, prenant en compte les particularités de la pratique vocale des chanteurs, et instaurant des passerelles entre nos pratiques et cultures si différentes.

 

Autour du concert du 7 février, sont aussi proposés un stage d’initiation au chant diphonique avec Johanni Curtet et le maître Dashdorjiin Tserendavaa, et une conférence sur le chant diphonique et les musiques traditionnelles mongoles.
> Vendredi 7 février à 20h30 : concert de Urbi & Orbi
Saint-Berthevin / Centre de rencontre / Tél. : 02 43 69 21 90
> Samedi 8 Février (14h00 à 17h00) : stage de chant diphonique
École de musique de Saint-Berthevin / Tél. : 02 43 69 32 88 / emmd@ville-saint-berthevin.fr