Dire que les frères D’Aviau sont les sœurs Goadec des Pays-de-la-Loire serait tentant mais réducteur. Originaires de Saint-Nazaire, ils tissent des ponts entre les deux régions, chantent et jouent du trad’ mayennais comme breton, insufflant une dose d’humour dans leurs interprétations. Le duo détonne par ses instruments : prof de musique et de danse de tradition orale, installé en Mayenne, Mavel D’Aviau excelle à la clarinette basse (lui qui, par ailleurs, a étudié la cornemuse au conservatoire…). Tandis que son frère, Ewen joue… de l’octodyna. Oquoi ? Ewen est créateur d’instruments, oui. Il joue de ce petit orgue portatif à deux souffles, comme un petit bandonéon à bouche, dont le son tient du mélodica et de l’accordéon pour les mélodies, voire d’un petit synthé étonnant lorsqu’il est joué en accords.

Citant Bach ou osant leur propre composition, les deux frangins brisent les codes, tout en restant ancrés dans les musiques trad. Ils déroulent une esthétique sobre et dépouillée, mais qui n’empêche pas le groove. Normal voyez-vous, ce sont des musiques à danser. « En avant-deux ! Et traversez ! »