Quoi ? Jean-Louis Costes habite en Mayenne ! Underground certes, Costes est tout de même considéré comme une star dans le réseau souterrain des musiques expérimentales, de la BD (très) alternative et de l’art contemporain ultra pointu. Dans ce petit monde parallèle, de Tokyo à New-York, son art brutal et subversif occupe une place à part. Au milieu des années 1980, ce fils de bonne famille en rupture avec son milieu enregistre des « chansons aux paroles très trash, mêlant mélodies et bruitages ». Son audience s’élargit lorsqu’il décide de transformer ses concerts en shows mixant sauvagement performance, opéra et comédie musicale. Des « opéras porno-sociaux », qui transgressent ouvertement tous les tabous : sexe, scatologie, violence… « Pour moi, l’ art n’est utile que lorsqu’il entre en zone interdite. Je sens que je suis dans le bon quand je commence à me faire peur, à sentir un danger. » Productif jusqu’au délire, ce travailleur acharné a commis 20 opéras, 150 albums, une vingtaine de films… Auteur de BD aussi, il a signé depuis 2004 quatre romans, dont le dernier paraissait cet hiver (La dernière croisade). « Sans cesse habité », il lui suffit de se brancher sur ce flux qui le traverse en permanence pour écrire ou composer, selon une méthode qui tient du rite vaudou. « Je me chauffe jusqu’à atteindre une sorte de transe où je m’autorise à tout dire, même si j’ai l’impression que c’est mauvais ou que je me répète… Finit toujours par survenir quelque chose d’inattendu, une fulgurance. »
Installé depuis 2011 dans le Nord-Mayenne, l’homme, affable et hilarant dans la vraie vie, vante sans réserve les superbes paysages de son territoire d’adoption, le caractère coopératif et solidaire de ses voisins et la qualité des services « équivalents à ceux d’une grande ville pour dix fois moins cher… Bref la Mayenne, c’est le grand luxe ! »