L’homo urbanus, que nous sommes toujours plus, oublie trop souvent qu’il partage la planète avec d’autres êtres vivants. Faucon pèlerin, butor étoilé ou cerf élaphe… Tous les animaux qu’­Éric ­Médard a immortalisés dans son troisième et dernier livre, À l’affût des Sauvages, vivent à moins de 15 km de son domicile, au ­Bourgneuf-la-Forêt. « La vie sauvage est là tout près. Il suffit de réapprendre à ouvrir nos sens à sa présence. »
Les « sauvages », le photographe mayennais en connaît tous les secrets, et nous fait profiter de l’observation de leurs comportements les plus intimes. Flous (artistiques), effets de matière, jeu sur les équilibres graphiques… Ses clichés ne se contentent pas d’être techniquement parfaits et de démontrer sa science (naturelle) de la photographie. Ils osent des partis pris esthétiques et une approche poétique, qui traverse en filigrane les 224 pages de ce bel objet autoédité. Il s’agissait avant tout, pour ce patient impénitent, d’évoquer ses chers sauvages à la lueur « des lumières naissantes, aux clairs obscurs des contre-jours, aux voiles luminescents des brumes matutinales ».