Plasticien et photographe, Laurent Millet construit des images au statut ambigu : tout y semble vrai malgré la fabrication et l’artifice apparents. Ses photos, recourant souvent à des procédés anciens (ambrotype, prises de vue à la chambre…) mettent en scène des objets, fabriqués par lui, aux destinées énigmatiques, improbables, apparemment inutiles : instruments d’observation, appareils de mesure inconnus, bribes fragiles d’architecture… s’inscrivant dans des paysages lunaires, atelier au décor épuré, bord de mer désert…
Dans ces images, comme extraites des rêves de l’artiste, la réalité des choses, des paysages, des objets est incertaine. Notre perception hésite : s’agit-il d’une forme existante ou d’un reflet, d’une retouche, d’une superposition de vues ? « L’image c’est l’affaire de l’imagination » écrit à son propos l’historien de la photographie Michel Poivert. Avec ces clichés au fort pouvoir fictionnel, le plasticien invente des mondes, invitant le spectateur à la curiosité et à l’exploration.
Installé à La Rochelle et professeur aux Beaux-arts d’Angers, Laurent Millet expose jusqu’au 18 novembre 2018 au centre d’art de Pontmain. Plus d’infos.