Et voici la deuxième soirée des Foins d’hiver, à laquelle on se rend confiant… C’est ça qu’on aime au Foin en général : même si on ne connaît que peu ou prou les groupes annoncés, on peut compter sur les organisateurs pour ne pas nous décevoir !

En ce début de soirée aux Foins d’hiver, nous partons doucement avec un groupe de reggae, breton d’origine, The Sunvizors . Doucement, non, pas vraiment en fait : le quintet met rapidement le feu à la salle po. Cindy, la chanteuse, de sa voix rocailleuse, bouleverse autant qu’elle galvanise par sa vitalité et sa douceur. Courbée, comme penchée vers le public, on a l’impression qu’elle souhaite être dans la fosse avec nous, partager une intimité, une complicité via son regard et son attitude. Une connivence qui se ressent aussi entre les membres du groupe, et se dégage de leur sincérité, de leurs gestes, mais aussi surtout de leurs chansons réglées comme du papier à musique, vibrantes et trippantes à souhait. Pour notre plus grand plaisir !

Changement de style, changement de pays avec Sidi Wacho. Une pincée de rap du ch’nord, une grande rasade de soleil venu tout droit de Santiago du Chili, une once de sauce balkanique… Voici la recette de ce groupe aux mille couleurs. Le cocktail est étonnant, mais donne une pêche d’enfer. Le bassin bouge sans qu’on lui en donne l’ordre : Sidi Wacho nous embarque dans ses propos, qui si dansants soient-ils, délivrent un message universel qui nous touche tous (la peur ou l’importance de sa terre natale…). Le groupe profite des intermèdes pour valoriser et concerner intelligemment le public, qu’il encourage à diffuser ses différents messages.

Poursuivons avec les quatre membres de Naouack. Surprenant, je ne dirais pas que c’est le mot le plus adéquat pour les caractériser, disons plutôt déjanté. Spectacle ou concert ? Leur show, s’appuyant sur une mise en scène impressionnante, comme leur musique (ils parlent de « hip hop en carton ») est compliqué à définir. On dira que c’est un mix juste et équilibré entre les deux. De quoi en tout cas nous faire bouger, nous faire participer, mais aussi nous permettre d’admirer leur travail, et donner vie à leur concert d’une manière très différente de ce à quoi nous sommes habitués. Extraterrestres, ils le sont sans aucun doute, et ce n’est pas pour nous déplaire, bien au contraire !

On repart sur du hip-hop funk plus « classique » avec le groupe ASM, aka A State Of Mind. Classique, pas tant que cela, car au fur et à mesure de son set, le trio nous présente son nouvel album, The Jade Amulet, une véritable histoire écrite et mise en scène de manière subtile et originale. Un set que viennent compléter quelques titres des anciens albums du groupe. De leurs voix graves, les MC Green T et Funk.E Poet, nous accompagnent en cette fin de soirée, entre saxophone, trombone, trompette, samples et beats électroniques. Membres à part entière du groupe, les instrumentistes sont aussi là pour mettre le feu, même avec des claquettes… Tous les moyens sont bons pour nous en mettre plein les yeux et les oreilles !

Et pour clôturer ce festival (ou commencer la journée), rien de tel que de se déchaîner avec Dj Fly & Dj Netik. Quatre platines pour deux dj’s, avec devant eux, le pari de faire bouger le dancefloor. Pari réussi, avec même des rappels qui en ont satisfait plus d’un(e). Beaucoup d’entre nous avons reconnu quelques classiques hip hop ou electro (Prodigy) transformés par ces mains virtuoses, occupées à scratcher, mixer mais surtout nous faire danser et terminer cette soirée en beauté.

Après ce week-end complètement déconnecté du quotidien, rendez-vous est d’ores et déjà pris le premier week-end de juillet pour le festival Au foin de la rue. Après tout, un peu de musique «éclectique et éthique » n’a jamais fait de mal à personne. C’est même très bon pour la santé !

À lire
Le live-report des Foins d’hiver, jour 1.