« We give a french touch to house ». C’est sur un blouson portant cette inscription qu’est née au mitan des années 90 la célèbre expression « french touch », au moment même où les Étienne de Crécy, Cassius ou Superfunk s’apprêtaient à foutre le feu à ma chambre d’ado et à tous les clubs branchés de la planète. 15 ans après, que reste-t-il de cette appellation aussi poreuse qu’opportuniste ? En 2012, un jeune Mayennais, bercé aux basses compressées, par ailleurs membre du trio Captain AdHoc, se charge de réveiller son spectre en attaquant le versant house filtrée de notre « patte française ».
Au menu, deux EP publiés par le label clermontois Deal With It soit huit morceaux (dont trois remixes), où des boucles aux effluves funk et disco se propulsent dans un accélérateur de particules rythmiques, puis irriguent les circuits imprimés des machines de Forbidden Foreplay. Une musique aux codes bien maîtrisés, qui n’a guère d’autre vocation que celle de faire remuer du bas ventre en agitant les bras. Mais qui pour autant ne sacrifie jamais sa musicalité sur l’autel du clubbing servile, qu’elle repose sur des vocaux ultra groovy (« Morning light ») et discoïdes (« Love for Hugo Zon ») ou des gimmicks qui donnent envie de claquer de la fesse à mains nues (« Fap Clap », tube de l’été en puissance). Quant à « Macadamia », on dirait ce titre sorti des chutes de studio de l’album Discovery, lorsque Daft Punk savait encore, au début du siècle, transformer le bronze en or. Mention spéciale enfin à la production satinée, gonflée aux amphètes, qui sait faire briller le swing numérique de ces décharges hédonistes et solaires. 1997 is still alive.