Évoluant aussi dans un registre beaucoup plus folk sous le nom de Joshua, Hervé Moire nous avait habitué jusqu’à ici à des chansons acoustiques, américaines et lègérement mélancoliques. Avec ce premier disque autoproduit, publié sous son « vrai » nom, il emprunte les chemins raides et escarpés de la musique électronique, dite expérimentale. En cela, il vient grossir les rangs d’une scène locale souterraine mais finalement active et bien vivante (où l’on retrouve notamment des musiciens comme Mha, Aporia, Test, Nayad, Idiosyncraatiq…). Réalisée à l’origine pour un concert donné il y a quelques mois à Laval (avec également les excellents post-rockeurs de Fago.sepia), la longue plage musicale de 25 minutes que l’on retrouve sur ce disque est le fruit d’un travail sur la texture et la matière du son. De ses explorations sonores, Hervé Moire extrait un monde très minimal, traversé de craquements, ondes sonores et autres détournements. Posant une ambiance sans mélodie ni rythmique déterminée, sa musique semble nous inviter à un voyage énigmatique, vers une destination inconnue mais d’une grande force d’attraction. Défilés de paysages extra-terrestres et abstraits que l’on survole de préférence assis, les yeux fermés, la tête pleine d’air. Les aventuriers curieux et autres fouineurs d’objets sonores non identifiés se précipiteront à n’en pas douter sur ce petit disque étrange. Pour vous le procurez, n’hésitez pas à contacter son auteur.