Condensé de brutales et puissantes compositions metal bien arrangées, le nouvel opus d’Homestell va d’abord vous mettre mal à l’aise avec son visuel : clichés intimes d’une sombre inconnue au visage énigmatique et endolori dans la pénombre de lieux glauques. Mettez-vous « Autopsy » en fond sonore et laissez monter l’angoisse…
Torture de sons distordus, la dynamique du groupe alterne sans cesse entre incisions chirurgicales millimétrées et puissantes envolées mélodiques de grattes saturées. Vous aurez aussi droit à quelques bouffées de sons clairs, passages rock’n’roll et autres ponts stéréo (faites-vous plaisir avec le déstabilisant gauche-droite en plein milieu de « Schematic Century ») avant d’enchaîner sur de bons vieux riffs hardcore !
Comme sur le premier LP, le batteur ponctue le tout à sa façon : musclé, précis, infaillible et apparemment infatigable, il incruste violemment les morceaux aux structures tordues dans vos frêles crânes d’auditeurs avertis. Le nouveau chanteur se positionne d’entrée de jeu sur « Morbid Money » : voix éraillée (dans les cris aigus comme dans le grave), brute, saccadée (à la mode fusion), sans mélodie jamais, et sans tomber non plus dans le pénible cri guttural.
Globalement, le son de ce deuxième skud est plus pro(pre), plus clair, plus cristallin (on notera les cymbales plus présentes, plus nettes). Est-ce grâce au temps passé sur l’ouvrage et/ou au mastering confié à une référence du genre – le Danois Tue Madsen (Sick of it all, Aborted, The Haunted…) ? Quoiqu’il en soit, Homestell a sérieusement gagné en puissance et en efficacité.