J’irais droit au but : Hourvari est l’un des meilleurs groupes que le 5.3 ait compté depuis l’invention de la guitare électrique. Ni plus, ni moins. Les récentes sorties d’As We Draw et de Birds in Row, têtes de pont de la (petite) scène underground lavalloise, avaient été des grosses claques. Avec le premier ep de ce « super groupe », rassemblant cinq musiciens issus de ces deux formations plus un membre de Puzzle, on ne parle plus de claque mais bien de coup de grâce. Deux balles à bout portant, et un peu plus de 20 minutes de musique, sans titre, ni pour l’ep, ni pour les pistes. Pourquoi s’embarrasser du superflu ?
Avec ce side-project, les musiciens du sextet délaissent les contrées metal et punk hardcore qu’ils arpentent habituellement pour défricher des territoires vierges. Envoûtante, la musique d’Hourvari transporte au plus profond des abîmes. Paysages tourmentés, où planent des mélodies lancinantes, des cumulo-nimbus pleins de mélancolie… Quand, soudain, à l’appel des deux batteries, l’orage sonore éclate, pur concentré de violence et de sensibilité incontrôlée. Les chants mêlés de Quentin et de Bart, l’un saturé, l’autre clair, portent l’émotion à son paroxysme. Hypnotisé par ce vacarme mélodieux, on s’abandonne à ces trips soniques, dans lesquels on se replonge ensuite un peu tremblant et béat, pressé de s’envoler encore.
On attend avec impatience la sortie physique de ce petit chef d’oeuvre, aujourd’hui disponible uniquement en version numérique. Nul doute que l’artworking sera au niveau de la musique : stratosphérique.