Ils œuvrent dans l’ombre pour que public et artistes soient au rendez-vous dans les meilleures conditions. En charge de la communication, de l’accueil, de l’administration ou de la médiation, ils ont pour maîtres-mots la polyvalence et l’anticipation.

Portrait de Simon Hermine

Simon Hermine

Responsable de la communication et des partenariats de l’association Poc Pok à Laval

En poste depuis un an au sein de l’équipe salariée de Poc Pok (qui gère la salle de concert Le Le 6 par 4 et le festival Les 3 éléphants), Simon Hermine connaît déjà bien la maison. Amateur de musique, il a été tour à tour bénévole, membre du conseil d’administration, stagiaire en communication puis prestataire pour l’association. Pour le jeune homme, cette fine compréhension de la structure constitue la base de son métier qui vise en premier lieu à faire connaître toutes les facettes du projet de l’association (concerts, action culturelle, accompagnement des pratiques) à l’audience la plus large.
Rétroplannings, communiqués de presse, kit promo, présence digitale et print constituent son pain quotidien. « Le numérique prend de plus en plus le pas sur le papier. Nous imprimons encore nos programmes en veillant à limiter notre empreinte écologique. Le web a l’avantage de ne pas figer l’information et permet d’être réactif en cas de changement. »
Aujourd’hui, son calendrier est rythmé par les programmations au trimestre du 6par4, et par le festival dont la communication s’égrène tout au long de la saison pour s’accélérer à l’approche de l’événement. À l’écoute de ses collègues quant aux contenus à mettre en lumière, il exécute sa partition en lien avec différents prestataires et partenaires : graphiste, illustrateur, rédacteur, imprimeur… sans oublier les médias. Prochain défi : se former aux questions de mécénat et de partenariats privés.

 

Portrait de Jocelyne Derouet

Jocelyne Derouet

Chargée de l’accueil artiste et public au pôle culturel des Coëvrons

Jocelyne Derouet est l’un des visages bien connus des habitués du pôle culturel des Coëvrons puisqu’elle travaille au contact direct du public au sein du conservatoire et de la saison culturelle, à mi-temps pour chacune des entités. « Je m’occupe de la billetterie au guichet et je renseigne le public, en amont et le soir des spectacles. Ensuite j’assure le relevé de caisse puis la transmission des recettes à la trésorerie générale. C’est très important d’être attentif et à l’écoute des personnes qui viennent acheter un billet. Avec le temps, j’identifie les goûts et les habitudes des uns et des autres. Et Grégoire Guillard (le programmateur) n’est jamais loin pour venir parler de ses coups de cœur. »
Également chargée de l’accueil des artistes, Jocelyne prépare la venue des compagnies (de 1 à 15 personnes selon les spectacles) très en amont, et pour l’essentiel dès la fin de la saison précédente : réservation des hébergements, des transports, de la restauration… Un accueil qui se poursuit jusqu’à leur départ après les représentations. Son objectif ? « Tout faire pour que les artistes se sentent bien. Je vais les chercher à la gare, je leur fais visiter les lieux… Je suis aux petits soins pour répondre à leurs besoins. »
Jocelyne sourit en repensant à cet artiste qui avait oublié un accessoire important pour son spectacle et qu’elle s’était évidemment employée à lui trouver à temps malgré les difficultés de la chose : il s’agissait d’un… slip blanc !

 

Portrait de Valentin Lemée

Valentin Lemée

Administrateur et codirecteur du Kiosque à Mayenne

Depuis une quinzaine d’années, Valentin Lemée partage avec Bruno Fléchard la codirection du Kiosque, le premier ayant la responsabilité de l’administration et le second celle de la programmation. Cette organisation bicéphale – relativement rare – semble couler de source pour Valentin qui sourit dans sa barbe : « l’administration d’une saison culturelle découle directement de la programmation. On ne peut rien faire l’un sans l’autre ! ».
À lui donc les plaisirs de la gestion des ressources humaines, mais aussi de la conduite financière de la structure. « L’association emploie huit salariés et Mayenne Communauté met à disposition trois agents dont je suis le supérieur opérationnel. Nous faisons aussi appel ponctuellement à une dizaine de techniciens lumière et son. » À la tête de la cellule administrative, il travaille en lien étroit avec les membres du conseil d’administration, et, plus particulièrement, avec la présidente de l’association. Le Kiosque déploie sa programmation dans différents lieux du territoire de la communauté de communes : salle polyvalente et théâtre de Mayenne, chapelle des Calvairiennes (centre d’art contemporain), salles des fêtes… Officiant également comme directeur technique, Valentin décortique les fiches techniques de toutes les propositions artistiques susceptibles d’être programmées la saison suivante pour étudier la faisabilité de leur accueil. Il établit également les contrats avec les artistes et autres conventions avec les communes et associations qui s’engagent dans l’accueil de spectacles « décentralisés » de la saison.
Garant de la sécurité du public, il est présent à tous les spectacles et n’imagine pas se priver de ces moments de partage sur le terrain qui donnent tout son sens à son poste.

 

Portrait de Gaëlle Lodé

Gaëlle Lodé

Médiatrice de la saison culturelle et du réseau des bibliothèques de l’Ernée

Mue par le désir de participer à l’égalité d’accès à la culture dans toutes ses formes, Gaëlle Lodé situe son action à l’interface des artistes accueillis sur le territoire de l’Ernée et ses habitants.
La jeune femme s’attache à être en continu à l’écoute du terrain, à rencontrer les enseignants et conseillers pédagogiques, les animateurs des structures sociales, des réseaux de la petite enfance, des EHPAD, etc. pour pouvoir inventer avec eux des actions culturelles en phase avec leurs propres enjeux. Bien en amont de leur accueil, elle échange avec les compagnies pour construire des connexions avec tel ou tel public en prenant toujours comme point d’appui leurs propositions artistiques. De par son expérience et sa fréquentation régulière des spectacles, Gaëlle identifie rapidement les possibles avec chacune d’entre elles. Avec leur complicité, elle met en place des actions venant nourrir un projet de classe, un parcours sur l’année dans le cadre du dispositif départemental d’éducation artistique Aux arts collégiens, ou encore le travail au long cours des troupes de théâtre amateur. « J’adore vivre les ateliers de pratique, cela permet d’avoir des retours en direct, de sentir ce qui se joue dans la rencontre. C’est important de ne pas s’en couper. La rencontre avec les artistes est propice à un bousculement du regard et à un souffle porteur, dont les tableurs Excel ne peuvent rendre compte. »
Polyvalente (elle s’occupe aussi de l’accueil des artistes), cette militante culturelle de terrain s’active entre le bureau, les établissements partenaires, l’espace Clair de lune et les salles des fêtes qui accueillent la saison itinérante, pour que chacun puisse rencontrer un artiste et/ou une œuvre, quel que soit son âge ou son lieu de vie.

 

Article paru dans le dossier «Saisons culturelles, regard en coulisses » du numéro 64 du magazine Tranzistor.