Cela fait douze ans que Jameuze chante sans fioriture, avec sa guitare, douze ans qu’il bourlingue de bastringues en brin d’zinc. Il a roulé sa bosse avec les comparses de Pourkoipanou. Aujourd’hui, il continue avec Les Insolants. Son univers est balisé par La Rue Kétanou, Les Ogres de Barback, Les VRP, cette scène chanson française des années 90-2000.

Jameuze n’avait pas encore édité d’EP avec ses chansons propres. Les voici enfin. Plutôt que lire une longue chronique, écoutez le premier titre, « J’suis moi »: « J’ai pas l’écriture de Brassens, pas la voix de Monsieur Jamait, ou la rage de Mano Solo. J’me prends pas pour un poète, je suis moi. Si par malheur le choix des mots fait que les gens trouvent ça un peu chiant. D’accord, c’est vrai, j’ai mes défauts, mais pour le coup, je me sens vivant. »

Tout est dit. Pas de poésie ciselée, pas d’arrangements grandioses : notre baladin y va cash, la pompe à la guitare, et roule ! De la sincérité, de la proximité, voilà toute sa force. On le croit quand le gars de la chanson avoue : « J’ai peur que ma femme ne sente les nausées… attende un bébé », on est ému quand le gars de la chanson déclare à son père disparu : « Je regrette amèrement les choses qui ne se sont pas passées… »

Jameuze n’a pas la voix de Monsieur Jamait, il a la sienne, chaleureuse et attachante. C’est tout ce qui compte pour un chanteur.