Après un premier disque sorti en 2010 et une série de concerts aux quatre coins du pays, on attendait le retour des John Doe’s. Les revoici, avec dans leurs bagages, un nouvel ep enregistré cet été avec la complicité de Romuald Gablin (Babel, La Casa, Mr Roux…). Thomas et Valentin y signent cinq titres intimistes et désinvoltes, au style résolument plus folk que leur précédent essai. Alternant ballades mélancoliques et morceaux plus enlevés, ils continuent toutefois d’insuffler dans leurs chansons une tension rentrée, un lyrisme chargé d’électricité. Des guitares orageuses viennent ainsi souvent troubler l’atmosphère pastorale de ce Big Beautiful Nothing, tissé de guitares folk, d’un piano omniprésent et d’une pedal steel à la chaleur fondante.
Mais c’est au son d’un banjo que démarre « My fault », premier titre enjoué et tubesque, qui révèle tout le talent mélodique de ses auteurs. « Unpretty me » et « Lord of Albion », deux titres intimistes et tourmentés, évoquent des groupes tels que Mumford & Sons ou Fleet Foxes. De leur relecture du morceau suivant, « Ha Ha Herman », qui figurait déjà sur leur premier ep, se dégage une belle maturité, acquise sans doute durant cette année de travail, d’écriture et de concerts. Mais c’est avec « My mum has no name » que l’on voit le mieux se dessiner l’identité des John Doe’s. Une chanson sombre et fiévreuse, toute en montée et redescente. Un folk-rock progressif, évoluant entre rengaines pop évidentes et paysages sonores post rock, où s’enchâssent les belles voix, brumeuses et voilées, du duo lavallois. L’ensemble, excellemment exécuté, s’avère idéal pour aborder en douceur la saison hivernale !