Quand on le croise dans son costume de directeur de la Sef, une société lavalloise spécialisée dans l’impression sur textile, difficile d’imaginer qu’Alexandre Lion enfile kilt et rangers pour hurler sa rage dans Octane, un quartet rock métal qui envoie sévèrement du petit bois. 
« J’ai fini par trouver naturelles ces vies parallèles », relativise ce souriant quadra. « J’évacue dans la musique tout le stress et les tensions du boulot ». Employant 60 salariés, la Sef, entreprise familiale créée par son grand-père, brasse 13 millions d’euros de chiffres d’affaires annuels. Alexandre la dirige depuis 15 ans, suite au décès brutal de son père. Mélomane érudit, fou de jazz et de rock, guitariste à ses heures, « son génie » de papa lui a légué sa passion pour la musique. « Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours eu une guitare à portée de main ».

Une cassette d’Iron Maiden le fait basculer à 17 ans dans le chaudron du rock’n’roll. Après plusieurs expériences en groupe, le guitariste-chanteur crée Octane en 2011. Le quatuor trouve vite sa formule : riffs de gratte en titane et couple basse-batterie surpuissant. Le tout propulsant le chant d’Alexandre, en parfaite harmonie avec celui de Mali, son alter-ego féminin au micro. Ce travail vocal, peu courant dans le monde très masculin du rock extrême, explique peut-être le succès croissant du groupe, largement accéléré par le boulot acharné de son manager Karol Lemaitre, ex-métalleux au carnet d’adresses tentaculaire. Depuis 2017, Octane a enquillé plus d’une centaine de dates, partout en France, jusqu’en Belgique. Avec leur premier album paru fin avril, les Lavallois, désormais soutenus par un label, franchissent une nouvelle étape.

Une série de concerts s’annonce cet automne, qu’Alexandre compte bien honorer. « Partir en tournée, c’est ce qu’on préfère. On est excités comme des gamins… » Sur scène, le boss vit son rêve de gosse.