Entre un comédien professionnel et un amateur qui, après son travail, consacre deux soirs par semaine à monter une pièce de théâtre, quel engagement demande le plus de passion et d’investissement ? Il ne s’agit pas bien sûr d’opposer pros et amateurs, mais de décaper l’image péjorative encore souvent associée aux pratiques amateurs. « Nous avons évidemment besoin des professionnels », confirme Philippe Goulay, président de l’association Théâtre amateur en Mayenne, qui organise régulièrement des formations avec des comédiens ou metteurs en scène à l’attention des troupes du département. Le rôle social prépondérant, notamment en milieu rural, de cette pratique de loisir n’enlève rien à sa dimension artistique. « Il y a chez les troupes une vraie montée en puissance de l’exigence artistique », constate Philippe. Ceux qui en douteraient pourront le vérifier de visu lors du festival Les Poquelinades (27 au 29 avril à Mayenne) ou du festival du théâtre amateur en Mayenne (23 au 28 avril à Bonchamp), vitrines de la vitalité de cette pratique sur le département, où l’on recense pas moins de 80 troupes. Pour Philippe Goulay, la compétition n’est qu’un prétexte, l’objectif du festival qu’organise son association depuis 29 ans est de susciter la rencontre entre les troupes : « on a besoin de se connaître, d’échanger, pour monter des projets communs, se prêter du matériel… ». Des nombreux prix initiaux du festival ne subsistent plus aujourd’hui qu’un prix du jury ainsi qu’un prix du public, histoire de remercier les quelque 600 spectateurs qui se pressent chaque soir à Bonchamp, dont 300 s’avalent la totale : 6 pièces du lundi au samedi ! Une fidélité dont rêverait plus d’un festival professionnel…