Après Sandales Chaussettes, leur premier album sorti en 2007, les Canouches ressortent du toilettage pour nous servir 13 titres shampouinés aux sonorités manouches mais pas seulement. Nos quatre jeunes chiens fous ont pris du poil de la bête, et c’est avec des crocs plus acérés que les Canouches nous présentent La Mécaniche.
Nouvelle coupe, nouveau brushing avec Johann au sax, Benoît à la contrebasse, et toujours Fiscane à la guitare solo et Xavier à la pompe. Ici pas de jazz manouche pur et dur, place à une touche world aux sonorités bluesy, orientales, yiddish, hispanisantes… Dès les premières écoutes, on est plongé dans des ambiances à la fois festive et mélancolique. Mélancolique par les envolées lyriques et graves du sax ou de la guitare : sur certains titres, des tonalités sombres s’esquissent et viennent nous prendre aux tripes. Par cette diversité de climats et de sonorités où s’invitent également accordéon et percussions, nos quadrupèdes parviennent à nous déconcerter à chaque titre et à nous entraîner dans leurs voyages avec une réelle facilité. On a plaisir à écouter et parcourir les 13 plages souvent ensoleillées de ce disque.
Et puis un album des Fils Canouche ne serait pas un album des Fils Canouche si on n’y retrouvait pas cet humour potache qui les caractérise si bien, avec bruits et cris en tous genres et titres de chansons toujours aussi désopilants : « Ta gueule la vieille », « Fétide haleine », « Zorro n’avait pas de solex »… Écoutez cet album : debout, assis, allongé ou couché et vous finirez bien par en redemander.