Le reggae en France connaît peut-être aujourd’hui une époque moins florissante que dans les années 2000, période des compiles Reggae Ska Party et de moult concerts enfumés. Mais dans l’underground, le réseau reggae dancehall est plus que jamais vivace. Madrigal to di world en est la parfaite illustration. À l’origine : un énième projet du très fécond label Madrigal. Des racines hip hop de ce label fondé par Foodj (West Sound, Sine Qua Non) aux couleurs « vert-jaune-rouge » de ce nouveau projet, il n’y avait qu’un pas : les toasters jamaïcains ne sont-ils pas les pères des rappeurs new-yorkais ?
À la base de Madrigal to di world : cinq riddims que leurs créateurs, Foodj et Le Youth, mettent à disposition de tous leurs contacts. De fil en aiguille, le projet prend de l’ampleur et fait son bonhomme de chemin en passant par l’Afrique, la Jamaïque ou l’Amérique du Nord. Résultat : une collection de 36 versions – en écoute et téléchargeables sur Deezer, Itunes, etc., où posent leur voix une bonne trentaine de chanteurs. Parmi lesquels de grosses pointures comme (excusez du peu !) Capleton, Natty King, Manjul… Dans cette jungle de morceaux où alternent sonorités électroniques, sons très dancehall et vibrations plus roots, nos mentions spéciales « good vibes » vont à Warrior King et l’artiste antillais Sky-I, Caldhino et son « Cool blooded », Sound Dynamik avec « Ghetto Youth Progress » et Ekoun Sekta et son excellent « Réunissons ».
L’initiative, rare et ambitieuse, est à saluer, et le projet atteint ses objectifs, même si l’on pourrait regretter la qualité parfois inégale des productions. Réduit à une grosse douzaine de morceaux, Madrigal to di world serait à classer en haut de votre collection reggae dancehall.