Deux ans après la sortie de son premier disque « L’extrême arrogance du poisson rouge » (qui avait reçu un accueil chaleureux du public et de la critique : plus de 10 000 disques vendus), Mael revient avec un album bricolé « à la maison », tout en résonances et confidences. Débarqué d’EMI, le chanteur mayennais s’est trouvé une nouvelle liberté pour composer « Kung-fu et autres cirques de bord de mer » qui sort chez le nouveau label Atlante/Bonzaï, créé par deux anciens d’EMI).
Au premier abord, Mael reste Mael avec sa petite voix et ses balades rock & folk. Mais si on écoute à bâbord, le voyage qu’il nous propose a pris de nouvelles couleurs. À la recherche des grands espaces, inspiré par la mer, l’artiste a ouvert sa musique aux quatre vents. Claviers, xylos, guitares, voix féminine : tout, en résonances, invite à prendre le grand large. Et, souvent, effet paradoxal, cet album pourtant réalisé avec moins de moyens que le premier, apparaît plus « produit », plus « spacieux »… A tribord, Mael a aussi ouvert son coeur : ses paroles se font plus intimes. Si la musique navigue, le chanteur reste à terre et nous livre ses histoires, plus nostalgiques, moins dérangées que sur « L’extrême arrogance ».
Une batterie furieuse sur des arpèges délicats, de l’accordéon, du tuba sur des samples bidouillés, la chaleur d’une voix proche face au froid du vent de la musique atlantique… C’est avec tous ces contrastes que Mael se forge finalement une identité remarquable.