En ces temps froids et hivernaux, Marabout Orkestra nous offre du chaud. Depuis son premier EP fin 2011, le groupe a bien changé. Et sa musique s’est étoffée. Modern jazz non modéré. C’est pimpant. Entraînés par les compos multicolores de cet orchestre de Sage, on se glisse avec la blonde Alice aux fins fonds d’un pays merveilleux. Un continent subtropical, afro-cubano-oriental, entre le jazz-funk 70’s d’Herbie Hancock et la musique enivrée d’un Gilberto Gil ou d’un Femi Kuti.
Le premier titre « Fire in the Bush » porte bien son nom. On part loin. Et sur le second, « Mojo », on poursuit le voyage en (le) dansant. Unique compositeur du groupe, le prolifique Johann Guihard (aussi membre de The Electro Canouche Orchestra) offre des solos de sax à tomber. Et sait s’entourer: quatre des musiciens de son nouveau sextet ont éclusé côte à côte plus de 600 concerts dans la fanfare mancelle Zéphyrologie. Grosse section cuivres qui claque (trois sax!), paire rythmique (sousaphone-batterie) à la cohésion impressionnante, cocottes de guitare ultra-funky (l’imparable Matthieu Quelen)… On en prend pour nos esgourdes.
Et Alice d’obtempérer, de suivre ses bizarres hôtes. « Seven Lifes » calme le tempo. Planant. Épuré. Versatile. Tout monte, subtilement. Et s’évanouit. Coup gagnant. C’est le très caribéen « Socalyspo » qui conclut joyeusement le voyage de notre bourgeoise. Envoûtés par le Marabout, on a vibré 20 minutes durant aux sons d’un afro-jazz un peu fou. Et ça fait du bien, un peu de folie, non?