Une grand-mère assise entre deux enceintes, et le titre C’était mieux maintenant : la couv’ du disque dit tout. Mémé les watts est un groupe de chanson rétro-actuelle !
Porté par l’infatigable colporteur Pierre Bouguier, le projet a de l’allure. Le point de départ est déjà louable : on dépoussière des standards qui faisaient vibrer nos aïeux du temps de la TSF, des chansons cachées dans un coin de notre mémoire collective, et on fait chanter la foule. On reconnaît là la fibre sociale de Pierre, qui arpente depuis des années avec un égal enthousiasme les scènes de concerts, les écoles ou les maisons de retraite.
Mais Mémé les Watts, ce n’est pas que du baluche. Le propos va plus loin. Musicalement parlant, l’arrivée d’un bassiste/saxophoniste inspiré et d’un batteur pour soutenir le duo d’origine, donne une envergure inouïe aux morceaux. Le quatuor propose des reprises sensées : celles qui transforment la chanson d’origine tout en restant fidèle à son esprit. Ainsi, « Rossignol de mes amours » (Luis Mariano) est rehaussé à la sauce caribéenne, tandis que « La Tactique du gendarme » (Bourvil) révèle des arômes funk insoupçonnés. Et finalement évidents.
Mémé les watts nous permet de (re)découvrir ces textes profonds ou tendres : la douce nostalgie d' »Histoire de Roses » (Robert Lamoureux) et la faussement joyeuse « Je chante » (Charles Trenet). Ces tubes d’alors redeviennent de tubes d’aujourd’hui, entêtants. Et je reméméts le sooon !