« Le mot résister doit toujours se conjuguer au présent », disait la résistante Lucie Aubrac. Un avis que partagent les bénévoles à l’origine du ­Musée du ­mémorial des déportés de la Mayenne. Ouvert en 2012, à Mayenne, ce lieu poursuit une évidente vocation mémorielle, mais aussi pédagogique et culturelle. « L’idée, c’est vraiment d’être sur deux créneaux », explique ­Élodie Roland, coordonnatrice du musée qui s’appuie sur deux salariées. « Il s’agit de rendre hommage aux victimes de la Shoah, mais aussi de tirer des leçons de notre histoire et de faire résonner tout cela avec l’actualité ». Afin de sensibiliser et d’affûter les esprits, en complément de son parcours permanent, le musée s’est doté d’une programmation culturelle proposant cycles de conférences, expos, rencontres et spectacles aux thématiques diverses, des prisonniers de guerre aux Tsiganes en passant par les femmes engagées. Exemple illustrant parfaitement la philosophie qui le guide, le Mémorial a connu l’un de ses plus beaux succès avec Verfügbar aux enfers ; une opérette créée d’après les écrits de la résistante et déportée Germaine Tillion, associant artistes professionnels (de la compagnie du Théâtre du Tiroir), jeunes comédiens amateurs et élèves du Conservatoire de Mayenne ­Communauté.
S’articulant autour de la thématique « Imaginer pour résister », la saison 2019-2020 de ce lieu vivant, privilégiant l’échange et l’expression artistique, propose par exemple une intervention sur les comics américains dans les années 1930-1940, ainsi que des ateliers à destination du jeune public où chacun pourra réaliser sa propre BD ! « On présente aux enfants un fait de résistance ayant eu lieu en Mayenne, et charge à eux de créer une petite bande dessinée à partir de ce scénario », détaille Élodie. « Créer c’est résister », écrivait un autre résistant éclairant.