C’est un fait, toujours confirmé par les cinéastes avec qui elle a travaillé. Mireille Perrier « prend la lumière ». Peut-être parce que l’actrice, qui a tourné avec Léos Carax, Philippe Garrel, Laetitia Masson, Claire Denis ou Claude Lelouch, rayonne d’une force et d’une conviction évidentes, instinctives. Étoile pâle à la présence lunaire.

Née à Blois en 1959, cette Mayennaise d’adoption (elle vit à Voutré depuis 7 ans) a toujours voulu être comédienne. À 16 ans, elle vainc sa timidité pour faire ses premiers pas au théâtre. Quelques années plus tard, la jeune comédienne « monte » à Paris où elle court les salles de cinéma et de spectacle, prend des cours de claquettes, de danse… Et entre, en 1983, à l’école du Théâtre national de Chaillot, où elle sera l’élève d’Antoine Vitez.

Sa rencontre avec Léos Carax la fait basculer dans le monde des salles obscures. Elle est l’égérie du premier film signé par le réalisateur, Boy meet girl (1984). Une œuvre devenue culte, à laquelle succéderont les tout aussi cultes Mauvais sang (Carax toujours), Toto le héros (Jaco Van Dormael) ou Un monde sans pitié (Éric Rochant). Trop vite cataloguée « actrice intello » par une profession qu’elle trouve « sans imagination » et calibrée par les impératifs économiques dictés par les chaines de télé, elle continue pourtant à recevoir des scénarios. Et joue dans les films de Fred Cavayé, Abd al Malik ou Emmanuelle Cuau, pour ne citer que les plus récents.

En parallèle, elle poursuit sa carrière de comédienne, collaborant avec des metteurs en scène comme Laurent Pelly, Régine Chopinot ou Joël Jouanneau. Elle assure aussi la mise en scène de plusieurs pièces, dont Anna Politkovskaïa : non rééducable et J’habite une blessure sacrée. Deux projets qui traduisent l’engagement et le caractère entier de cette combattante, intolérante aux injustices, qui jamais ne se résignera à voir les êtres humains ne pas tous bénéficier des mêmes droits.

« Mireille n’est pas grande, écrivait Léos Carax, mais ne cesse de grandir, et pourrait aujourd’hui facilement jouer un oiseau immense par exemple. Si on veut la mettre en cage, en pièce, en film, mieux vaut construire la cage vaste et lumineuse, et guetter sans crainte l’instant où elle s’en échappera. »

 

Playliste :
1- LV crew – Je ne dirai pas tout
2- Barbara – Ma plus belle histoire d’amour
3- Otis Reding – Hard to handle
4- Louis Armstrong & Velma Middleton – Mm Mm
5- Mitsou & Lájos Kathy Horváth & Bratsch – Ederlezi

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