Après une démo sortie en 2010 et de nombreux concerts dans la région, les Poukoipanou poursuivent leur chemin avec ce maxi cinq titres sorti en avril dernier. Accouchement de nombreuses heures de travail ? Certainement, la galette enregistrée avec l’aide précieuse de Thomas Ricou (alchimiste de l’association Push-Pull) est une petite merveille à mettre à proximité de toutes les oreilles. Autant pour la qualité de réalisation que pour les paroles qui effeuillent doucement les clichés hâtifs et autres idées reçues. Loin de jouer les donneurs de leçon, les quatre garçons nous proposent cinq belles chansons teintées tantôt de reggae-ska-festif, tantôt de jazz-swing. La formation musicale plutôt simple : contrebasse, drums et guitares sèches, envoie un truc chaloupé rappelant parfois des accents de la Rue Kétanou ou du Pied de la Pompe. Les gars partagent leur musique et jouent collectif. Parfois, Éric se met au chant avec sa voix éraillée-punky (presque incongrue) et vient égrener les propos contradictoires d’un omniprésident (« Casse-toi pov’con »). Parfois, Jameuze, de sa voix douce, nous emmène vers des questions plus fondamentales et peut-être plus personnelles (« On connaît la chanson »).

Autant de petites trouvailles aux arrangements efficaces qui délivrent à chaque titre leur charme si particulier. On se promène le long des cinq plages avec un plaisir partagé. Avec Il était temps et sa jolie pochette ensoleillée, les PPN nous offrent en toute simplicité une belle poignée de chansons, empreintes d’un certain art de vivre. Espérons tout de même qu’ils n’intitulerons pas leur futur album C’est pas trop tôt !