On parle souvent de retrogaming pour désigner la quête d’un plaisir éprouvé jadis, celui des sensations vidéo-ludiques de jeunesse. Et si, de son côté, radouL branK pratiquait en maître depuis 20 ans l’elec(re)trogaming, fusion de bidouillages numériques et de sonorités analogiques millésimées ? L’électronicien lavallois ne rejouerait-il pas la partition fantasmée de ses années d’enfance dans la France giscardienne puis socialiste, lorsque claviers aux rondeurs cotonneuses et mélodies aigres-douces accompagnaient tout un pan de la pop culture : ici un générique TV, là un gimmick publicitaire, ici encore la BO d’un Bébel ou d’un Pierre Richard sous la baguette de Vladimir Cosma ? C’est en partie vrai sur une première moitié d’album épousant ce sillon radoulbrankesque, toujours délicieusement addictif. Avant de basculer vers des atmosphères plus âpres et crépusculaires, teintées d’échos techno ou acid house. Est-ce alors l’expérience adolescente des premières raves que radouL s’applique à raviver ? Pierre angulaire de son œuvre, cette incessante recherche du temps perdu, loin du gadget vintage, ne manque jamais d’émouvoir.
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