Back to the roots. L’écoute de ce premier EP s’apparente à une remontée progressive dans le temps. Si le disque s’ouvre sur un hymne pop accrocheur et actuel, il plonge au fur et à mesure des morceaux aux confins des influences eighties et seventies des six protagonistes. Les arrangements des choeurs raviront les amateurs de grandes étendues désertiques à perte de vue. Les guitares s’emballent dès le deuxième titre (« You pray alone ») avec un petit solo bien senti en prime. Elles revêtent même une distorsion subversive pour un dernier morceau qui s’envole au-dessus des nuages, porté par une batterie très rock, presque tribale. On perçoit un très bel effort d’arrangement sur les quatre titres de cet opus où s’entremêlent voix, orgues, violons… servis par des effets soigneusement choisis. Le tout a été enregistré chez Romuald Gablin qui, cela s’entend, a apprécié le sens mélodique, la chaleur et l’épure du projet. Après plusieurs line-up, la formation s’est désormais stabilisée autour de son initiateur, Julien, chanteur et compositeur du groupe, affirmant une identité et une cohérence que reflète bien ce premier essai discographique. Tears Factory aspire aujourd’hui à rencontrer de nouveaux publics en franchissant les frontières mayennaises pour disséminer son post-folk-indé au plus grand nombre. Le concept semble arriver à maturation, il ne reste plus qu’à le boire jusqu’à la lie.