Trois ans après l’ep Birth of a decline, les cinq métallurgistes chevronnés de The Brutal Deceiver ressortent les outils pour tailler dans le granit un premier album des plus intenses, et néanmoins particulièrement maîtrisé : Go Die. One By One, enregistré par Amaury Sauvé (aussi batteur du groupe) et sorti chez Useless Pride (label metal toulousain).
Brutal sans aucun doute, mais pas n’importe comment : The Brutal Deceiver connaît son sujet, cogne fort, se défoule, mais sait dépasser les codes et conventions du death metal avec l’auto-dérision typique des métalleux. Les spécialistes noteront au passage l’influence de groupes death comme Hacride, mais aussi math/grindcore comme Gaza, trash comme Vektor, ou hardcore comme Converge (pour une définition des termes techniques en italique, le néophyte pourra checker Wikipédia).
L’album commence par un morceau lourd, groovy et puissant, annonciateur du carnage à venir. Les titres suivants démontrent l’aisance technique et l’inventivité des musiciens, notamment les parties de drum, complémentaires des riffs de guitares en béton armé et d’une basse sismique et inspirée. À la moitié de l’album, « Dismember Me », lent et pesant, tranché par un méchant riff qui annonce le blast, précède un interlude inquiétant (« IIIII I »). Puis viennent « We Are Legion » (mis en image dans un clip sanglant, à voir absolument), une démonstration d’amour nommée « JSTFU » (pour Just Shut The Fuck Up) et « Legacy », dernier titre magnifiquement orné de choeurs hardcore du meilleur effet.
Fidèle à son nom, The Brutal Deceiver livre un album surpuissant et surprenant, déjouant les stéréotypes du genre.