Avec ce premier album sans titre, les Forks suivent plus que jamais le chemin qu’ils empruntent depuis leurs débuts en 2007. Le genre de sentier que l’on arpente lors de ballades en forêt, sans trop savoir si on le suit ou si on l’invente ; un chemin loin des grands axes autoroutiers surfréquentés. C’est exactement ce qui caractérise leur musique : pas à contre courants, ni contre quoique ce soit d’ailleurs, juste faite de manière différente et personnelle.
La simplicité est le maître mot dans cet album. Dans la formation tout d’abord : une guitare, une batterie. Deux musiciens qui se suffisent à eux-mêmes et qui se poussent sans cesse au surpassement, sans s’enfermer toutefois dans des réalisations techniques ou mélodiques impénétrables. Dans les compositions ensuite : des morceaux sans parole, ni titre. La musique à l’état pur, des mélodies instinctives qui forment un univers homogène, alliant le céleste et le terrestre, l’innocence et la brutalité. Dans la réalisation enfin : une seule prise « live » (blancs entre les morceaux inclus) pour les dix pistes de l’album, enregistré chez Coreprod par Amaury Sauvé à Laval. Si le master a été réalisé en Amérique par le certes célèbre Bob Weston (qui a notamment travaillé avec Nirvana), la production reste simple et dénuée d’effets superflus. C’est imparfait, il y a quelques coquilles, mais c’est sincère et tout cela se ressent lors de l’écoute.
C’est un petit bijou que nous offrent The Forks en ce début d’année 2011, un diamant brut auquel son aspect cru et inclassable confère un caractère intemporel et universel.