À l’occasion du numéro 53 de Tranzistor, retour sur la genèse du magazine avec Samuel Pasquier, co-fondateur et premier « rédac chef » jusqu’en 2002.

Dans quel contexte a été créé Tranzistor ? À l’initiative de qui ?

Tranzistor est né fin 2000-début 2001. Le numéro 0 a été tiré en mai-juin 2001. Sa création est une initiative de l’ADDM 53. Je suis le premier titulaire du poste « chargé de communication et des musiques actuelles » de l’ADDM53. Ce poste a été créé à l’époque où une réflexion était en cours sur la structuration des musiques actuelles à l’échelle de la région des Pays de la Loire. La Mayenne a été la première à créer un poste sur ces questions au niveau départemental. L’une des premières initiatives a été de créer une commission départementale musiques actuelles. Elle regroupait les acteurs incontournables de ce secteur à l’époque. Ils n’étaient pas nombreux. Peut-être 8 ou 10 personnes qui tentaient de faire entendre leur voix auprès des collectivités locales. Très vite, l’idée de créer un fanzine est apparue dans les réflexions de la commission départementale musiques actuelles. L’ADDM a été chargée de le mettre en place. Ce fut une de mes premières missions.

Quelle était son ambition ? À quels besoins cela répondait-il ?

L’objectif était de faire le lien entre les acteurs, de créer une synergie, afin de montrer le dynamisme de ce secteur et de faire savoir que les besoins exprimés par les acteurs (locaux de répétition, salles de concerts, soutien aux festivals, etc.) correspondaient à une réalité de terrain. En les recensant, en leur donnant la parole, en présentant leur activité, Tranzistor servait de porte-voix et donnait vie à une petite communauté. J’espérais aussi qu’il suscite des vocations, que les jeunes musiciens soient fiers de figurer dans ce fanzine, de voir leurs dates de concerts annoncées et leur dernier CD chroniqué.

Comment les rédacteurs étaient « recrutés » ? Par qui étaient fait les choix éditoriaux ?

Je ne me souviens plus très bien comment a été mise en place la première équipe de rédaction. Anne Pouteau, Patrick Levanier et Paulo Lemoigne étaient membres de la commission et c’est naturellement que nous nous sommes rassemblés pour travailler à la création du fanzine. Mais à l’époque très peu de gens étaient au courant, donc tous les coups de mains étaient les bienvenus. Les choix éditoriaux étaient faits par cette petite équipe qui se réunissait tous les 15 jours dans un café de Laval, et nous nous répartissions les tâches. Je coordonnais, mais je ne revendiquais pas le statut de rédac’chef ! Novice comme les autres, nous avancions à tâtons…

Qui s’occupait de la mise en page ?

Tranzistor a été conçu sur le modèle de Tohu-Bohu, qui était édité à Nantes par Trempolino, à la fois en terme de contenu et de forme. C’était un format A4 plié en trois, imprimé en noir et blanc. Je m’occupais moi-même de la mise en page et le faisais imprimer par l’imprimerie interne du Conseil général. Tous les deux mois, je faisais tirer des films offset à l’extérieur et je retrouvais les gars de l’imprimerie du CG pour leur donner mes indications. Je passais quelques heures avec eux à vérifier les tirages, faire le façonnage, etc. C’était très convivial et je garde un excellent souvenir de cette période.

Quel est ton regard sur le magazine aujourd’hui ? Qu’est-ce qui fait sa marque, son identité ?

J’ai reçu tous les Tranzistor depuis que j’ai quitté la Mayenne (début 2002, j’ai travaillé sur les cinq premiers numéros). J’ai vu le fanzine devenir magazine, le contenu se densifier, se professionnaliser. Honnêtement, je suis impressionné par le travail éditorial, par l’évolution graphique, la qualité d’écriture. Aussi bien pour la version papier que pour la version internet. Tranzistor a su rester proche du terrain, sa vocation départementale ne semble pas remise en cause. C’est un magazine de qualité, par et pour les acteurs mayennais. C’était sa vocation. Félicitations à toute l’équipe qui a su faire évoluer ce fanzine dans ce sens.

Un souvenir particulier lié à Tranzistor ?

Cela fait plus de 10 ans. J’avoue que mes souvenirs sont un peu émoussés… Le choix du nom et la création du logo ont été l’occasion de discussions passionnées, comme toujours. Mais la grande trouvaille, à mon avis, fut le choix du Z à la place du S. Cela donne une note graphique très intéressante à ce mot et permet de le reconnaître immédiatement. Le Z de fanzine et de zic…