Auteur du strip «Lionel & Francis» et illustrateur régulier pour Tranzistor, Matthias Picard vient de recevoir le prix Bull’Gomme 53 (attribué par le conseil général de la Mayenne) pour sa bluffante bande-dessinée en 3D Jim Curious.
Invité des dernières rencontres BD en Mayenne, il se prête au jeu de l’interview express.

Un petit mot sur ton parcours ? Tu sors, comme beaucoup d’illustrateurs et de dessinateurs de BD, de l’école des arts déco de Strasbourg ?

Oui, mes études strasbourgeoises m’ont permis de rencontrer des personnes avec qui je reste en contact encore aujourd’hui, notamment les jeunes Éditions 2024, l’éditeur de Jim Curious (nous étions dans la même promo). J’ai envie de faire des livres avec eux, l’ambiance y est familiale et passionnée, c’est très important pour moi d’inscrire mon travail dans ce type de structure.

Prix Bull’Gomme, critiques élogieuses, beau succès en librairie ? Ton dernier livre, Jim Curious, cartonne… Comment t’est venu l’idée de réaliser une histoire entièrement en 3D ?

Le souvenir d’une boite de céréales en anaglyphes (3D par les lunettes bleues et rouges), c’est ce qui m’a donné envie de m’essayer au relief et j’ai tout de suite trouvé cela fascinant. La sensation de flottement, l’impression magique, toutes ces émotions m’ont inspiré l’histoire de Jim Curious. Je suis retourné en enfance en pensant cette aventure. Et peut-être même plus loin… Au fil de la lecture, les images deviennent psychédéliques, amniotiques, c’est presque de la musique.
Ça m’a beaucoup plu de travailler sur ce livre, j’en prépare un second sur le thème de «la jungle», un mot chargé de sens.

Tu collabores depuis 2005 à Tranzistor, qui fêtera son 53e numéro en mai prochain. Quel est ton regard sur le magazine ? Une anecdote, un souvenir croustillant ?

Bientôt 10 ans que j’ai créé ces deux crétins de Lionel et Francis et je m’amuse toujours autant à les mettre en scène à chaque numéro de Tranzistor.
Entre nous, c’est bien foutu cette revue, les Mayennais ont de la chance. Ce n’est pas qu’un support de communication, il y a un vrai ton, une ambiance qui dénote et une place importante offerte aux illustrateurs. Bravo les gars, c’est un plaisir de bosser avec vous.
Je n’habite pas en Mayenne mais maintenant je connais des groupes locaux et des lieux mythiques. Ce weekend j’étais à Laval pour la deuxième fois et j’ai pu boire ma première bière au Bar des Artistes dont je parle dans une illustration. J’étais ému comme un touriste chinois devant le Moulin Rouge.