Un vent de poésie souffle sur l’île ­Mazarin. Un vent d’automne, de ceux qui font tournoyer les feuilles mortes dans une danse irisée, quand au loin l’horizon s’assombrit. Des 10 titres qui composent Adieu le vieil empire, nouvel album de notre cardinal mayennais, émane une douce mélancolie. Un regard gris posé sur l’avenir d’un monde en déclin. Ce futur incertain, qui plane comme une nuée sombre, on y pense à l’écoute des « Corbeaux », des « Sirènes » ou du « Désert ». On y pense, mais l’espoir demeure. Et c’est là que la magie opère. De sa voix chaude et grave, mise en exergue par des arrangements éthérés, très folk, toujours pop, Mazarin nous installe dans une atmosphère cotonneuse, où l’on ne peut que se blottir. Une voix, une guitare, un harmonica, un piano parfois, ainsi que quelques bidules électroniques, et le décor s’installe, si doux et tendre.
Pour ce deuxième album enregistré à la maison, Mazarin, alias Pierre Le Feuvre, tente l’autoproduction et le financement participatif, loin des maisons de disque et de leurs stratégies marketing. Un retour aux sources, en mode DIY et circuit court, qu’on ne peut qu’encourager.