À mi-chemin entre la musique répétitive des compositeurs américains Philipp Glass ou Steve Reich et le post-rock version Mogwaï ou Godspeed You…, Riley ondule. S’appuyant sur un schéma très réduit, certes étoffé par des pédales, boucles, effets sonores et autres voix enregistrées, le duo fait preuve d’inspiration, créant, avec peu, une musique dense et impressionniste. La tension sonore et l’émotion qui se dégagent de ce premier album (suite attendue d’une première démo prometteuse sortie en 2003) se traduisent aussi finement par des fragments de guitares noisy, que des arpèges répétitifs, des discours (signés Luther King, Robert F.Kennedy) que des rythmiques électroniques. Le combo risque aussi des atmosphères sombres, voire neurasthéniques à la manière de Black Heart Procession. Une mélancolie grave sourd de ces morceaux peints avec la noirceur du monde, dans une révolte froide et tremblante, par des rêveurs lucides, des romantiques pas dupes, des désenchantés qui chantent encore, malgré tout.
Signalons enfin la sortie, en parallèle de ce disque, d’une deuxième galette répondant au doux nom de « We shall overcome », qui regroupe des remixes des nouveaux titres de Riley, passés à la moulinette électronique par les cuisiniers digitaux de Qod Lab-L (Mektoub, DJ Zukry , Idiosynqraatik…). Bon app’!