Il y a une tendance naturelle à vouloir ranger chaque groupe dans une case musicale prête à le recevoir, mais cette case semble parfois trop étriquée pour qualifier ce que l’on écoute. C’est le cas de Sine Qua Non, un groupe, ou plutôt un collectif au service du brassage des genres musicaux, mixant funk, rock et hip hop. Né de la rencontre de Foodj, déjà actif au sein du groupe hip hop West Sound, et de musiciens aux influences variées, Sine Qua Non délivre ici son premier cinq-titres après avoir pu aiguiser ses compositions lors de récents concerts.
Dès le premier morceau, un « Subversif » au refrain entêtant, les ingrédients de cette alchimie sont en place, guitare aux accents bluesy, base rythmique basse-batterie et flow hip hop. Et lorsqu’on croit les saisir, les musiciens de Sine Qua Non nous prennent à contre-pied en s’évadant « vers de nouvelles contrées musicales » où s’invitent percussions et chants d’ailleurs. Le flow stylé, mais dénué d’effets, prend parfois la forme d’un slam servant au mieux les textes (« Je m’évade d’ici / je m’immisce sur les cimes du système / joué sur seize temps… »). Une des bonnes surprises de ce passage studio est l’apport de cuivres, échappés de Bajka et de La Casa, renforçant encore le côté « live » qu’ils revendiquent. « C’est le bokson », un manifeste sur le web 2.0, ferme cette session à l’originalité prometteuse.
Après l’écoute de ce EP, on imagine toutes les voies stylistiques qui s’ouvrent devant Sine Qua Non et qu’ils leur restent à explorer. En attendant, leur musique est à apprécier sans condition…
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