En janvier 2012, le premier album de Throw me off the bridge était chroniqué dans Tranzistor. Deux années plus tard, Quentin Sauvé nous offre son second album, Blindfolded Traveler, et c’est encore mieux qu’un chocolat chaud plein de marshmallows au coin du feu en plein hiver. Entre ces disques, tous deux sortis en vinyle, Quentin ne s’est pas tourné les pouces. Lauréat des Émergences 2013, il a sillonné les routes d’Europe pour faire découvrir son univers et joué sur quelques belles scènes (Les 3 Éléphants, Les Arts’Borescences, Le Kiosque…).
Rembobinons un peu. Throw Me, ça a commencé en version guitare-chant, la six-cordes éclipsant parfois le vocal, encore un peu fragile. Mais aujourd’hui, la voix de Quentin est devenue un instrument à part entière. Son chant, écorché, puissant et plein de force, livre des textes personnels débordant d’émotions. Espoirs et déceptions s’entremêlent pour tisser des chansons intimes et singulières : rien ne ressemble à Throw Me. Surprise, pour ce nouvel album, il s’est entouré de chouettes musiciens. Piano, banjo, trompette et trombone s’invitent dans la danse pour illuminer quelques-unes de ces neuf ballades folk. Une véritable (r)évolution au regard de l’initial et solitaire Everlasting folks, mais qui ne dilue en rien – et décuple même – la charge émotionnelle de cette musique profondément sensible.
Sur disque ou en live, en solo ou accompagné, ne passez pas à côté de Throw me off the bridge: il suffit de se laisser porter par ce folk rageur, doux et puissant en même temps, et de suivre ce blindfolded traveler dans son voyage, baigné de brume et de lumière.