Vendredi 4 novembre, 23h. Théâtre de Laval. Femi Kuti, fils du grand Fela Anikulapo Kuti vient de terminer son concert. Un verre à la main, l’air goguenard de ceux à qui on ne la raconte pas, quelques éminents membres de l’équipe de Tranzistor refont le match. Morceaux choisis.

RH : Vous avez vu ? YLB n’est même pas resté boire un verre après le concert de Femi Kuti, il n’a pas dû apprécier.
AH : C’est un popeux, on ne peut pas tout aimer, hein.
RH : Oui, en bon choriste, peut-être qu’il n’a pas aimé que Femi chante un peu faux.
NM : C’est vrai qu’au début du concert, il m’a fait un peu peur, mais finalement il s’est bien rattrapé. Faut dire que le papa n’était pas un très grand chanteur non plus. Ça n’est pas pour leur virtuosité qu’on les aime les Kuti !
RH : D’après ce que m’ont dit les veinards qui ont eu la chance de le voir sur scène, Fela en concert, ça n’était pas aussi fabuleux qu’on l’imagine aujourd’hui. Ca pouvait être énorme comme totalement à côté.
NM : On ne peut pas dire la même chose de son fils : Femi Kuti sur scène, c’est sacrément rodé, peut-être un peu trop… Mais tout de même, ca tourne grave !
AH : Oui, et on peut dire qu’on a eu droit eu un sacré spectacle ! 14 personnes sur scène tout de même. Cinq cuivres, trois danseuses…
RH : Ah, les danseuses ! Quelle énergie !
NM : Tu es sûr que c’est leur énergie que tu regardais ?
RH : Oh, toi, tu ne connais rien à la culture africaine…
AH : Bon, mais dans l’ensemble, vous avez apprécié, ou quoi ?
RH : Oui ! La section rythmique basse/percus/batterie était irrésistible. Les cuivres avaient une belle présence. J’adore le sax baryton hyper grave ! Après, on peut toujours trouver des bémols : l’afrobeat, comme beaucoup de musiques africaines, joue sur la répétition, la transe tenue sur un ou deux accords. A la longue, en étant assis au Théâtre, cela peut paraître ennuyeux parce que le corps ne vibre pas pareil. Et j’ai l’impression qu’il n’y a pas vraiment d’airs qui se retiennent…
NM : Tout à fait d’accord très cher. La section cuivres était impressionnante de puissance, de précision et de groove. Le guitariste aussi avait un super son, sobre et funky. Dommage que le type aux synthés soit resté bloqué aux années 80. Les sons en boîte, ça faisait un peu tache. Dommage aussi que Femi n’ait pas plus joué de sax, parce que c’était vraiment très beau, à la différence du clavier sur lequel il plaquait des accords pas sensationnels.
AH : Ouais, en attendant, à la fin, quand tout le public s’est levé et a sauté sur place, c’était impressionnant. Le directeur du Théâtre vient de me dire qu’il n’avait encore jamais vu ça.
RH : Bon, on se ressert un coup pour fêter cette belle soirée ?