On est (toujours) là ! On reste ouverts. Pour soutenir la scène locale et vous la faire découvrir. Il a fallu s’y résigner, cette émission n’a pas pu être réalisée en public comme nous l’espérions, les salles de spectacles étant closes (au moins) jusqu’au 7 janvier. Pas question cependant de renoncer. Sur ce point, nous – artistes, techniciens et organisateurs – étions d’accord : le maintien de cette émission live s’imposait, pour que les musiciens puissent continuer à jouer, et que le public puisse en profiter, même à distance, derrière sa radio ou son écran.
Captée par L’Autre radio, cette émission live inédite a donc été aussi filmée en intégralité par L’œil mécanique.
Affutés par trois jours de résidence au 6par4, les deux bruns de Rouquine démarraient ce live à fond la caisse. Pied au plancher. Aiguille dans le rouge. Complices déjà au sein de Babel, Sébastien Rousselet et Nino Vella s’en donnent à c(h)œur joie. En live, même sans public, ils se lâchent. Plaisir jouissif et palpable d’être là, ensemble, à partager le frisson et l’adrénaline des premières scènes : encore récent, le duo est actif depuis près d’un an. Dans l’exutoire et le « nouveau terrain de jeu » qu’est pour eux ce projet, se télescopent spontanément leurs inspirations et expériences passées, entre trap et baroque, chanson réaliste et électro futuriste, Boris Vian et James Blake. Leurs regards se cherchent et se trouvent, leurs chants s’emmêlent, faux jumeaux qu’on peine à distinguer. Les mots prennent aux tripes, frappent au plexus, quand les beats font remuer les guiboles.
Enfants auxquels on s’attache pieds et poings liés, amours 2.0 que la machinerie numérique fait muter… En trois minutes, leurs chansons, racontées « à hauteur d’homme », font mouche pour remuer ce qui nous touche. Et nous coller au cerveau trois jours durant !
Pas simple de jouer « à vide », juste pour l’œil et l’oreille des caméras et micros. Faute de public, leur énergie, Alexandra et Lucia, les deux musiciennes et chanteuses de Soñadora, vont la puiser dans la vibration commune qui les unit. Sur scène, on les sent connectées physiquement, vocalement, émotionnellement. Ici comme dans Rouquine, au cœur des chansons, la complicité d’un duo qui se créée. Depuis sa mise à flots en 2014 par Alexandra, le bateau Soñadora a expérimenté différents équipages, du solo au quartet. Avec l’arrivée de Lucia il y a près d’un an, plus de pilote, ni de copilotes, mais un dialogue à quatre mains et deux voix. Deux voix sœurs là aussi, mises en valeur par le canevas épuré et acoustique qui tissent une guitare et une contrebasse à l’unisson.
Deux voix en quête d’harmonie, qui se doublent, se croisent, se rejoignent, et osent tutoyer de beaux sommets. Comme si dans cette complicité nouvelle, la musique de Soñadora trouvait le terreau pour s’épanouir. Et s’ouvrir à de nouvelles inspirations venues des Balkans, à s’enrichir de la musicalité qu’offrent les nouvelles langues (français, slovaque) dans lesquelles s’aventurent les chansons, jusqu’alors interprétées uniquement en espagnol. L’auberge (espagnole justement) ouvre grand ses portes et le voyage ne fait que commencer…
Mazarin devait jouer en décembre à Mayenne pour Le Kiosque, avec lequel nous co-organisions cette émission : ce concert ayant dû être annulé par mesure sanitaire, le centre d’action culturelle de Mayenne Communauté a eu la bonne idée de convier à la soirée cet invité de dernière minute. Revoici donc Mazarin, quelques mois après son passage en solo dans notre dernière émission live. Mais cette fois-ci c’est en trio qu’il relit les chansons de son dernier album, Adieu le vieil empire. Une formule inédite, comme il aime les expérimenter aujourd’hui, histoire d’emprunter de nouvelles voies et « de ne pas s’endormir ».
Qu’il voyage en solitaire ou accompagné, Pierre Le Feuvre tient bon la barre, et maintient le cap d’une chanson folk acoustique, éclairée ici par les enluminures guitaristiques de Bruno Legrand et boostée par la rondeur de la contrebasse de David Brûlé. Sur le pont depuis plus de 20 ans, le patron a du métier et le démontre. Pas du genre à se laisser démonter par les conditions inhabituelles de ce « live », il assure, à l’aise et naturel. Impérial.
Une émission proposée par Mayenne Culture, en partenariat avec Le Kiosque – centre d’action culturelle, Un singe en été, L’Autre radio et L’Œil mécanique.
Merci au Théâtre de Laval et à la section audiovisuelle du lycée Lavoisier (Mayenne) pour leur aide.
Chaque premier jeudi du mois à 21h sur L’autre radio, Tranzistor l’émission accueille un acteur de la culture en Mayenne : artiste, programmateur, organisateur de spectacle… Trois fois par an, Tranzistor part en « live » pour une émission en public. Au programme: interviews et concerts avec deux ou trois artistes en pleine actualité.
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